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CARNET DE VOYAGE par Sabine
CARNETS DE VOYAGE
NOUVELLE-CALEDONIE
Par Sabine
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Par DUCASTOR le 28 Octobre 2011 à 10:48
CARNETS DE VOYAGE
NOUVELLE-CALEDONIE
Par Sabine
Suite 11/10/11
Une chaîne d’hommes s’organise ensuite pour disposer les ignames apportés par le clan de la mariée. Chaque étape est ponctuée par des discours, des palabres, de bonnes paroles apportées par les chefs et petits chefs de chaque clan. C’est le moment de parole réservé aux anciens et aux adultes. Les jeunes se tiennent à l’écart et les mariés sont très peu mis en avant durant cette première journée consacrée à la coutume. Il s’agit en fait d’arrangements familiaux, basés sur des offrandes d’ignames mais aussi d’argent et de manous. Demain sera le jour de consécration pour les mariés, ils se présenteront à la mairie ensuite à l’église et la journée se terminera par un festin et une fête. Nous remercions nos hôtes de nous avoir ouvert aussi chaleureusement les portes de leurs traditions.
13/10/11 au 16/10/11
Cette fois Air Calédonie a été irréprochable : Maré-Nouméa, Nouméa-Lifou, sans encombres, dans les temps, nickel quoi !
Lifou est effectivement différente de Maré. Plus accoutumée au tourisme, mieux organisée (ici il y a des panneaux indicateurs) avec un peu plus d’infrastructures, par contre, plus la peine de lever la main, trop de monde est déjà passé ici. L’habitat est également différent.
Bien sûr, chaque famille possède sa case traditionnelle mais elle est bien souvent assortie d’une jolie maison en dur parfois même d’une grande villa et les parcelles semble plus délimitée rappelant le principe de propriété privée que nous connaissons si bien !
A propos de case, nous trouvons « Chez Jeannette » celle qui nous convient parfaitement. Elle est plantée dans un petit jardin avec une vue superbe sur la baie de Chateaubriand et adossée à un grand faré équipé en cuisine-restaurant ou chacun fait à sa guise : formule table d’hôte ou popote individuelle, Jeannette n’y voit pas d’objection. Nous sillonnons l’île à la recherche des dernières images que nous souhaitons : match de cricket de femmes, très populaire ici ; danses du Wetr, pour lesquelles nous avions rendez-vous avec le chorégraphe; culture de la vanille et balade jusqu’à un trou d’eau dans la forêt. Nous souhaitons aussi trouver les fameux champs dont on nous parle souvent et dans lesquels l’activité est à son comble puisque la période de plantation de l’igname est imminente. Nous voilà donc sur une piste qui s’enfonce dans la forêt, nous trouvons un 1er champ qui est encore en cours de défrichage et de préparation. Plus loin, un champ est complètement occulté par une palissade en palmes, des monticules de terre très légère, piqués d’un bambou, s’alignent en rangs impeccables. Des femmes ramassent les mauvaises herbes et brûlent les derniers déchets, de jeunes hommes placent les pieux entre lesquels seront tendus des fils qui recevront les tiges grimpantes de l’igname. Ils nous expliquent toute la symbolique de l’igname : l’igname vit, un mauvais œil ou un mauvais esprit peut perturber la récolte ce qui explique les palissades autour des champs. Ce sont les femmes qui plantent et les hommes qui récoltent. Tout correspond à un rituel transmit, ou mieux vécu de génération en génération. Encore une fois, après nous être présentés, nous sommes accueillis très gentiment et nous ressentons le désir qu’ils ont d’expliquer leur vie, leurs traditions, de transmettre leurs valeurs.
17-21/10/11
Journée plongée très sportive ! Une dépression arrive, le vent se lève mais nous embarquons quand même sur le zodiac 8 places du club de plongée vers Gorgone reef à une ½ h de navigation mais au portant. Les 2 plongées sont superbes, le corail intact s’échafaude en véritables cathédrales, arches et tunnels. Nous sommes ébahis par la beauté du site et oublions nos appréhensions concernant la sécurité à la mélanésienne. Le retour par contre s’annonce corsé, contre le vent et la mer qui ont considérablement forcis. Pas grave, on garde la combi et le masque et on s’accroche solidement à ce qu’on peut. Le capitaine mène bien sa barque et nous ramène sains, saufs et crevés au ponton.
Nos explorations nous mènent aux falaises de Jokin, à la grande et très belle case de Nathalo, à la plage de Luengoni, à la baie de Wadra, à la plage de Peng, aux falaises de Xodre. Nous voulons tout voir car la fin de notre séjour dans les îles approche et nous sentons que très vite la douceur de vivre ressentie ici nous manquera.
21/10/11 au 24/10/11
Tactac, retour à la ville, voitures, bouchons, rendez-vous. On le savait ; fini la douceur des îles !
Mais il faut ce qu’il faut, ces derniers jours seront très importants pour nous : nous avons obtenu un rendez-vous avec Emmanuel Tjibaou, directeur du centre culturel du même nom. Son charisme ne m’a pas laissée indifférente, tellement subjuguée que j’en ai oublié la photo souvenir !
Nous devons également récupérer des images sous-marines cédées gracieusement par l’association Fortunes de mer et des images aériennes de la Province Sud. Un dernier rdvs avec un responsable de la protection du lagon et notre tournage sera bouclé.
Encore quelques moments passés avec Ivan, qui nous l’avons senti mène bien sa barque, entre un stage très intéressant et des moments de loisirs pas trop pénibles (planche à voile, plongées, randos, visite des îles et nombreux amis). Et une pensée pleine d’amitié pour Claude, Agnès et Tristan qui ont été adorables et que nous remercions pour leur disponibilité et leur bonne humeur.
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Par DUCASTOR le 23 Septembre 2011 à 08:05
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NOUVELLE-CALEDONIE
Par Sabine
11/09/11
Que c‘est bien d’être organisés, minutieux dans la préparation, ponctuels dans le timing !
Cela permet d’arriver décontractés à la gare et même en avance, d’autant qu’un petit panneau annonce un retard de notre train. Cool ! On a tout le temps d’avancer vers la supposée position du wagon n°2 tout à l’avant du train.
C’est sans compter sur les petites blagues de la SNCF.
Le train n’a pas de retard, il est en avance !
La voiture n° 2 n’est pas à l’avant, elle est au milieu, après la voiture 7. Normal !
Du coup, nous qui étions en avance, sommes en retard. Nous entamons sur le mode accéléré progressif, une course-relais 4 X 23 kg d’un bout à l’autre du quai de la gare de Gourdon suivie d’un épaulé-jeté toujours de 4 valises dans la voiture n°2 qui se trouvait en 8e position.
Nous avons réussi la première épreuve de notre décathlon du voyageur au long cours en route vers la Nouvelle-Calédonie. C’est beau l’organisation !
12-13/09/11
Le plus dur fut effectivement de quitter Gourdon. Les trajets et transits Helsinki-Osaka se sont déroulés paisiblement nous laissant glisser au fil des heures dans l’état de somnolence propre aux décalés de l’horaire. L’ultime épreuve fut le passage à truffe de l’équipe de détection canine à notre arrivée. Nous supposions que le chien renifleur était dressé pour la détection de drogue ou d’armes. Que nenni ! Il a senti les pommes que nous avions dans le sac à dos 3 jours auparavant. Les services sanitaires sont très pointilleux sur les produits frais introduits sur le territoire. Enfin l’arrivée à Nouméa, 22h30 heure locale, et pour nous plus d’heure à notre horloge biologique. Ivan et Claude nous attendent, nous sommes très heureux de les embrasser !
Du 13 au 20/09/11
Une semaine à Nouméa, dans un gîte-studio (Chez Samira à Magenta) parfait pour récupérer du voyage et organiser les différents rendez vous pris avec Bénédicte du bureau des tournages et trouvés par différents contacts. Mais aussi pour passer quelques soirées avec Ivan et nos amis Claude et Agnès. Semaine très chargée, même speedée, même pas le temps de remplir le blog et d’écrire le journal. Nous avons heureusement fait quelques belles rencontres et récoltés quelques paroles qui vont peut-être nous faire avancer dans notre compréhension du kaléidoscope Calédonien.
21/09/11
Fini la grande ville, à nous le tour de Grande Terre avec le sentiment qu’il est impératif de s’éloigner de Nouméa pour ressentir ce qu’est vraiment la Nouvelle-Calédonie. Première halte : pique-nique, baignade Baie de Toro à Gadji (Païta). On se croirait en vacances dis donc ! Le paysage change et la route nous amène à la Petite Ferme. Nous entrons dans l’univers des éleveurs, des broussards et du far-west calédonien.
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Par DUCASTOR le 27 Septembre 2011 à 23:19
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NOUVELLE-CALEDONIE
Par Sabine
21/09/11
Nous voilà arrivés à la « petite ferme », Annick et les 3 formats de chiens nous accueillent à l’ombre du ranchito sous l’œil intéressé de 2 autruches. Jean-Louis nous rejoint pour le repas du soir, excellent par ailleurs, et réponds de bon cœur à toutes les questions que nous nous posons sur la NC. Il en sait long sur le sujet et confirme nos 1ères impressions sur le souhait de la grande majorité des habitants de NC de trouver un terrain d’entente, de cohésion dans l’acceptation des différences culturelles de chacun.
22/09/11
En route pour La Foa, ville animée, très métissée. Nous y logerons ce soir à l’hôtel Banu mais explorons d’abord les alentours : Sarraméa et Farino, petits villages camouflés dans une végétation luxuriante. C’est très beau mais nous ne rencontrons personne et rentrons un peu frustrés. C’est aussi l’occasion de faire une randonnée dans le Parc des grandes fougères. Notre balade nous mène par une forêt de fougères arborescentes au pic Launay et au point de vue sur les dizaines d’hectares du Parc. Grandiose !
23/09/11
Programme du jour : Fort Teremba. Le rdvs était pris de longue date. Fort Teremba est un ancien établissement pénitentiaire restauré avec passion par l’association Marguerite. Toute une page d’histoire réhabilitée pour que le passé, longtemps resté tabou, s’inscrive dans la mémoire collective. Les points de vue sont superbes, l’endroit très photogénique. Nous poussons jusqu’à la ferme aquacole productrice de la rolls royce des crevettes : la grosse crevette bleue.
Ce midi nous mangeons chez Mammie Fogliani, LA table incontournable de NC. Jugez plutôt : salade de chouchoute et papaye, saucisson de cerf, rôti de cerf, manioc frit et crêpe à la confiture de goyave. Le tout dans un cadre de jardin tropical surplombant un creek et servi par l’adorable petite fille de Mammie. Nous n’avons rien prévu après ce repas si ce n’est une sieste au refuge Farino niché à flanc de colline où nous passerons la nuit. Manque de pot, notre bungalow est le dernier tout en haut et l’accès voiture s’arrête 50 m en contrebas. Le spectre des bagages de 23 kg à trimbaler se profile à l’horizon ! Tout se mérite !
Second manque de pot, nous passons en « altitude » une des nuits les plus froides de la saison (11°C) dans un bungalow sans fenêtres ! Les couches superposées n’y ont rien fait, le rhume-sinusite est présent au petit matin.
24/09/11
Fête coutumière à Ouendgi. En étant encore à Gourdon, j’avais trouvé l’info par hasard dans un calendrier de festivités sur internet. Sur place personne n’est au courant et pour cause ! La tribu de Ouendgi est perdue au milieu de la chaîne de montagnes. Mais, nous sommes plutôt têtus et pressentons que la persévérance en vaudra la peine. Nous voilà donc partis dans un jeu de pistes sans signalisation aucune. Au jugé, nous optons pour telle ou telle bifurcation dans des volutes poussiéreuses. Résultat, nous sommes perdus au milieu d’un décor grandiose, mais perdus quand même. Voilà 2 heures que nous roulons et craignons d’arriver après l’heure des festivités.
Un ange gardien en 4x4 passe par là et nous indique la route à suivre. La fête a commencé. Nous sommes accueillis par le chef de village et présentés au maire de Poya. Toutes générations confondues, les kanaks d’ici s’activent pour ouvrir les « fours » de cuisson traditionnelle creusés dans le sol et couverts de feuilles de bananiers. 2 tortues, un porc, plusieurs poulets, des ignames, tarots et patates douces sont retirées des fours et disposés dans des plats. Avant d’ouvrir le buffet, le chef du village fait la « coutume » au maire ce qui consiste à offrir un manou (tissu local) plié d’une certaine façon et renfermant un ou plusieurs billets et du tabac à rouler en signe de reconnaissance et de remerciement. L’homme d’église fait la bénédiction et le buffet est ouvert. L’ambiance est conviviale et amicale, la fête se poursuit avec de la musique kaneka.
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Par DUCASTOR le 14 Octobre 2011 à 12:06
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NOUVELLE-CALEDONIE
Par Sabine
25/09/11
Etonnant Caillou qui mélange ainsi les cultures et traditions. Nous voici aujourd’hui plongés dans le monde des stockman, du bétail et des chevaux. La foire de Koumac se tient chaque année durant tout un WE au mois de septembre. L’affluence est considérable mais l’accès à la foire répond à une organisation sans faille : parcours d’entrée fléché, stewards, contrôle anti-alcool, drogue et armes, parking géant qui regroupe à lui seul toute une expo de 4X4. Les chapeaux de cow-boy couvrent tous les chefs. C’est le monde des hommes, des vrais !
Au programme, stands divers, snacks, courses de chevaux et rodéos, mais pas une seule goutte d’alcool. Il a fait et fait encore trop de dégâts et est tellement combattu qu’on a l’impression d’être au temps de la prohibition !
1er rodéo et 1ères impressions :
- Ces gars sont fous de se faire malmener ainsi ! Les chutes sont d’une brutalité terrible.
- On comprend mieux pourquoi les chevaux montrent une telle détermination à expulser leur cavalier quand on sait qu’ils sont sanglés et compressés au niveau des flancs qui sont une partie très sensible.
- L’audio est aussi impressionnant que la vidéo : le souffle furieux des chevaux, le bruit sourd des chutes, les coups de sabots dans les barrières métalliques
Et pour couronner tout cela les expressions savoureuses du commentateur.
Nous avons mordu la poussière, moins que certain cavaliers toutefois, et sommes exténués de cette deuxième semaine très intense et n’arriverons même pas à l’extrême pointe nord de grande terre. Nous nous arrêtons près de Poum pour souffler un peu, trop de route, trop de poussière, trop d’évènements. Rideau pour 2 jours !
28/9/11
Après avoir pris la transversale Koumac-Ouéga nous descendons la côte Est vers Hienghène. Le changement de paysage est progressif, la végétation devient de plus en plus luxuriante et tropicale. La route qui longe l’océan et côtoie les à-pics montagneux, nous révèle un autre monde.
On avance de plus en plus lentement pour pouvoir profiter de toutes ces couleurs, de ce foisonnement de flore, de ces petites échoppes en libre-service qui exposent des sculptures en pierre à savon, des coquillages, des plantes ou des fruits et légumes.
Les signes de main sont la règle, nous n’avons qu’une envie quitter notre véhicule et aller à la rencontre du peuple kanak qui représente ici, sur la côte Est, 80 % de la population.
Hienghène est une bourgade assez active avec tous les services et même un office de tourisme par lequel nous sommes passés pour l’organisation d’un séjour en tribu. Ce soir, nous dormons chez Marie-Reine et Albert dans la tribu de Tendo à 25 km de Hienghène en direction de la chaîne montagneuse. Après 50 min de route-piste nous arrivons dans la tribu. Des cases traditionnelles et quelques habitations en dur et toit de tôle se distinguent un peu partout dans la végétation. Nous interrogeons quelques personnes avant de trouver Marie-Reine. Elle nous fait entrer dans son logis constitué d’une case traditionnelle dans laquelle sont installés 2 couchages (paillasse et semblant de matelas au sol), séparés par un manou et d’une construction annexe, dans laquelle Marie-Reine dispose d’une gazinière mais aussi d’un feu à bois pour la cuisine et d’une salle à manger. Les sanitaires quant à eux sont quasi inexistants. Nous lui avons présenté la coutume et elle nous donne le feu vert pour circuler dans le village. Nous ne sommes pas très discrets avec la caméra et l’appareil photo mais les regards sont amicaux et curieux, nous nous présentons à l’un et à l’autre et dès que nous précisons que nous ne travaillons pas pour la télé les habitants de Tendo se décontractent. Le repas du soir est servi et nos hôtes ne prétendent pas partager le repas avec nous malgré notre insistance. Ils nous tiennent compagnie pendant que nous dégustons le ragout de cerf, le tarot, l’igname, le manioc. Ils mangeront après nous. Nous en apprenons plus sur leur vie, leur famille, leurs habitudes en tendant très fort l’oreille car ils ont l’habitude de parler très bas, très doucement. Ils ont toujours vécu dans leur tribu et vivent de leurs cultures. Sur leur terre dans la montagne il y a des bananiers, des ananas, des mangues, des papayes, des oranges, des litchies, des jaquiers et ils cultivent l’igname, le manioc mais surtout le tarot doux à la méthode ancienne, càd en terrasses irriguées. Albert est le spécialiste de la région de cette méthode ancestrale de culture du tarot. Après une nuit de semblant de sommeil et de réelles courbatures, nous le suivons le lendemain voir ses tarodières à flanc de montagne.
Certes cette rencontre était organisée, basée sur une relation pécuniaire mais nous avons le sentiment furtif que quelque chose qui ressemble à de l’amitié, de l’échange, de la compréhension et du respect s’est installé entre nous.
30/9/11 au 2/10/11
Nous logeons dans un bungalow appartenant à Didime, en bord de plage, dans la tribu de Lindéralique. Aujourd’hui, réadaptation à la plongée sous-marine. Nous voilà rendu chez Babou Côté Océan pour expliquer notre cas : nous n’avons plus plongé depuis 6 ans et avons oublié notre carnet de plongée. Qu’à cela ne tienne, puisque je suis demandeuse, j’aurais une plongée de remise à niveau et René pourra nous accompagner ce qui le remettra également dans le bain ! Avec beaucoup de diplomatie et de patience,Thierry, le gérant du club, me fait redécouvrir les joies de la plongée et l’époustouflante richesse du corail calédonien. Toujours dans la même tribu, nous dînons à la table d’hôte de Julien Tobi, d’un excellent bougna de poulet accompagné d’un petit côte du Rhône. Nous avions bien anticipé le « couvre-feu alcool » instauré depuis plusieurs années. L’alcool fait tellement de ravages ici qu’une interdiction de vente d’alcool a été instaurée sur tout le territoire calédonien, du vendredi midi au dimanche soir, mis à part aux clients des hôtels, restaurants et tables d’hôtes.
Nous sympathisons avec Julien et lui expliquons notre projet de film. Aussitôt, il nous convie à la fête de la Sainte Thérèse à ne pas rater ! C’est le jour des baptêmes, communions et confirmations à la petite paroisse de la tribu. Nous comprenons qu’il est le président d’une association et qu’il nous introduira auprès des chefs et de la communauté pour nous permettre de filmer l’évènement. Rendez-vous est pris au lendemain à 8h30 devant l’église.
Nous y sommes, ainsi que toutes les familles concernées par l’évènement. Le temps est magnifique, la petite église est éclatante au milieu de la végétation tropicale, les femmes habillées de robe popinée aux couleurs chatoyantes, les petites filles noyées dans la dentelle blanche de leur robe de communiante et les petits garçons en costume-cravate. Tout y est pour des prises de vues magnifiques, sauf Julien Tobi ! Nous nous renseignons auprès de quelques personnes : non, il n’est pas encore arrivé ; Houlala, il est très fatigué, il viendra plus tard ; Ho, mais il a trop bu hier soir, il ne viendra pas !
En désespoir de cause, nous essayons de trouver par nous-même un autre interlocuteur qui aura autorité pour nous introduire et pour nous autoriser à filmer. Nous avons préparé un manou pour faire la coutume mais personne ne l’accepte, ce qui nous semble assez normal puisque mis à part Julien Tobi, personne ne nous connaît dans la tribu. Nous repartons bredouille avec beaucoup de regrets. Tout au long de la route qui descend vers Poindimié nous ressassons notre échec et avons le sentiment d’avoir raté une belle occasion de rencontrer des gens du pays et de comprendre leurs valeurs. Un soupçon d’espoir renaît quand, à l’entrée du village de Cié nous apercevons du monde autour de l’église, nous tentons une seconde fois notre chance. Nous palabrons un peu avec telle et telle personne. Notre requête ne semble pas insurmontable. Ici c’est le curé qui décide, il est très gentil et nous demande simplement de ne pas monter sur l’autel pour filmer la cérémonie !
Nous repassons sur la côte ouest en empruntant la transversale de Houailou à Bourail. La journée a été chargée, dense, très fatigante. Et si on s’arrêtait au Nakamal de Bourail, un petit coup de kava pour se décontracter ! Mis à part une dégustation au Fidji il y a bien longtemps, nous n’avons jamais réessayé. L’endroit est aménagé façon cosy, le patron, originaire du Vanuatu, est très avenant, le lieu se prête à la détente. Les nakamals, lieux où l’on « déguste » le kava, se répandent un peu partout en NC. Après avoir observé le rituel, j’en conclu que je vais essayer un sell à 100 (un petit bol d’une valeur de 100 cfp), m’approcher au plus près du crachoir et ne pas oublier le verre d’eau au sirop pour me rincer la bouche ! Et bien même comme ça, c’est pas bon ! René n’en conclut rien du tout ! il avale 3 doses, parce qu’il faut bien cela pour ressentir quelque effet, manque de vomir le tout et se retrouve 10 min plus tard dans un état très zen que je lui ai rarement connu.
03/10/11 au 05/10/11
Direction Thio pour une rencontre avec Maurice Fels, retraité de la Société Le Nickel et passionné de son histoire. Il a constitué un petit musée d’archives dans une salle de la mairie de Thio et nous parle de toute l’histoire de l’exploitation du nickel.
Retour à Nouméa, pour remettre de l’ordre dans les idées, dans les notes, dans les images et dans le linge sale. Un petit appart trouvé in extremis pour une location de 3 jours et équipé d’une connexion internet, d’une machine à laver et d’un séchoir, voilà de quoi nous remettre à jour avant notre départ pour les îles. Mais avant cela un rendez-vous très intéressant à l’usine de transformation de la SLN à Doniambo (Nouméa). Le directeur de l’usine nous accueille et nous guidera sur le site, du wharf de déchargement aux aires de stockage, de la roue-pelle aux tubes de combustion, des fours aux coulées et enfin au stockage du produit fini : le nickel présent aujourd’hui dans presque tous les alliages métalliques que nous utilisons : des carlingues d’avion à nos poêlons anti-adhésifs ! Chapeau bas et remerciements à la SLN qui est la seule à avoir répondu favorablement à nos demandes de tournage et qui nous a permis de faire un sujet complet sur le nickel calédonien.
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Par DUCASTOR le 14 Octobre 2011 à 12:53
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NOUVELLE-CALEDONIE
Par Sabine
25/09/11
Etonnant Caillou qui mélange ainsi les cultures et traditions. Nous voici aujourd’hui plongés dans le monde des stockman, du bétail et des chevaux. La foire de Koumac se tient chaque année durant tout un WE au mois de septembre. L’affluence est considérable mais l’accès à la foire répond à une organisation sans faille : parcours d’entrée fléché, stewards, contrôle anti-alcool, drogue et armes, parking géant qui regroupe à lui seul toute une expo de 4X4. Les chapeaux de cow-boy couvrent tous les chefs. C’est le monde des hommes, des vrais !
Au programme, stands divers, snacks, courses de chevaux et rodéos, mais pas une seule goutte d’alcool. Il a fait et fait encore trop de dégâts et est tellement combattu qu’on a l’impression d’être au temps de la prohibition !
1er rodéo et 1ères impressions :
- Ces gars sont fous de se faire malmener ainsi ! Les chutes sont d’une brutalité terrible.
- On comprend mieux pourquoi les chevaux montrent une telle détermination à expulser leur cavalier quand on sait qu’ils sont sanglés et compressés au niveau des flancs qui sont une partie très sensible.
- L’audio est aussi impressionnant que la vidéo : le souffle furieux des chevaux, le bruit sourd des chutes, les coups de sabots dans les barrières métalliques
Et pour couronner tout cela les expressions savoureuses du commentateur.
Nous avons mordu la poussière, moins que certain cavaliers toutefois, et sommes exténués de cette deuxième semaine très intense et n’arriverons même pas à l’extrême pointe nord de grande terre. Nous nous arrêtons près de Poum pour souffler un peu, trop de route, trop de poussière, trop d’évènements. Rideau pour 2 jours !
28/9/11
Après avoir pris la transversale Koumac-Ouéga nous descendons la côte Est vers Hienghène. Le changement de paysage est progressif, la végétation devient de plus en plus luxuriante et tropicale. La route qui longe l’océan et côtoie les à-pics montagneux, nous révèle un autre monde.
On avance de plus en plus lentement pour pouvoir profiter de toutes ces couleurs, de ce foisonnement de flore, de ces petites échoppes en libre-service qui exposent des sculptures en pierre à savon, des coquillages, des plantes ou des fruits et légumes.
Les signes de main sont la règle, nous n’avons qu’une envie quitter notre véhicule et aller à la rencontre du peuple kanak qui représente ici, sur la côte Est, 80 % de la population.
Hienghène est une bourgade assez active avec tous les services et même un office de tourisme par lequel nous sommes passés pour l’organisation d’un séjour en tribu. Ce soir, nous dormons chez Marie-Reine et Albert dans la tribu de Tendo à 25 km de Hienghène en direction de la chaîne montagneuse. Après 50 min de route-piste nous arrivons dans la tribu. Des cases traditionnelles et quelques habitations en dur et toit de tôle se distinguent un peu partout dans la végétation. Nous interrogeons quelques personnes avant de trouver Marie-Reine. Elle nous fait entrer dans son logis constitué d’une case traditionnelle dans laquelle sont installés 2 couchages (paillasse et semblant de matelas au sol), séparés par un manou et d’une construction annexe, dans laquelle Marie-Reine dispose d’une gazinière mais aussi d’un feu à bois pour la cuisine et d’une salle à manger. Les sanitaires quant à eux sont quasi inexistants. Nous lui avons présenté la coutume et elle nous donne le feu vert pour circuler dans le village. Nous ne sommes pas très discrets avec la caméra et l’appareil photo mais les regards sont amicaux et curieux, nous nous présentons à l’un et à l’autre et dès que nous précisons que nous ne travaillons pas pour la télé les habitants de Tendo se décontractent. Le repas du soir est servi et nos hôtes ne prétendent pas partager le repas avec nous malgré notre insistance. Ils nous tiennent compagnie pendant que nous dégustons le ragout de cerf, le tarot, l’igname, le manioc. Ils mangeront après nous. Nous en apprenons plus sur leur vie, leur famille, leurs habitudes en tendant très fort l’oreille car ils ont l’habitude de parler très bas, très doucement. Ils ont toujours vécu dans leur tribu et vivent de leurs cultures. Sur leur terre dans la montagne il y a des bananiers, des ananas, des mangues, des papayes, des oranges, des litchies, des jaquiers et ils cultivent l’igname, le manioc mais surtout le tarot doux à la méthode ancienne, càd en terrasses irriguées. Albert est le spécialiste de la région de cette méthode ancestrale de culture du tarot. Après une nuit de semblant de sommeil et de réelles courbatures, nous le suivons le lendemain voir ses tarodières à flanc de montagne.
Certes cette rencontre était organisée, basée sur une relation pécuniaire mais nous avons le sentiment furtif que quelque chose qui ressemble à de l’amitié, de l’échange, de la compréhension et du respect s’est installé entre nous.
30/9/11 au 2/10/11
Nous logeons dans un bungalow appartenant à Didime, en bord de plage, dans la tribu de Lindéralique. Aujourd’hui, réadaptation à la plongée sous-marine. Nous voilà rendu chez Babou Côté Océan pour expliquer notre cas : nous n’avons plus plongé depuis 6 ans et avons oublié notre carnet de plongée. Qu’à cela ne tienne, puisque je suis demandeuse, j’aurais une plongée de remise à niveau et René pourra nous accompagner ce qui le remettra également dans le bain ! Avec beaucoup de diplomatie et de patience,Thierry, le gérant du club, me fait redécouvrir les joies de la plongée et l’époustouflante richesse du corail calédonien. Toujours dans la même tribu, nous dînons à la table d’hôte de Julien Tobi, d’un excellent bougna de poulet accompagné d’un petit côte du Rhône. Nous avions bien anticipé le « couvre-feu alcool » instauré depuis plusieurs années. L’alcool fait tellement de ravages ici qu’une interdiction de vente d’alcool a été instaurée sur tout le territoire calédonien, du vendredi midi au dimanche soir, mis à part aux clients des hôtels, restaurants et tables d’hôtes.
Nous sympathisons avec Julien et lui expliquons notre projet de film. Aussitôt, il nous convie à la fête de la Sainte Thérèse à ne pas rater ! C’est le jour des baptêmes, communions et confirmations à la petite paroisse de la tribu. Nous comprenons qu’il est le président d’une association et qu’il nous introduira auprès des chefs et de la communauté pour nous permettre de filmer l’évènement. Rendez-vous est pris au lendemain à 8h30 devant l’église.
Nous y sommes, ainsi que toutes les familles concernées par l’évènement. Le temps est magnifique, la petite église est éclatante au milieu de la végétation tropicale, les femmes habillées de robe popinée aux couleurs chatoyantes, les petites filles noyées dans la dentelle blanche de leur robe de communiante et les petits garçons en costume-cravate. Tout y est pour des prises de vues magnifiques, sauf Julien Tobi ! Nous nous renseignons auprès de quelques personnes : non, il n’est pas encore arrivé ; Houlala, il est très fatigué, il viendra plus tard ; Ho, mais il a trop bu hier soir, il ne viendra pas !
En désespoir de cause, nous essayons de trouver par nous-même un autre interlocuteur qui aura autorité pour nous introduire et pour nous autoriser à filmer. Nous avons préparé un manou pour faire la coutume mais personne ne l’accepte, ce qui nous semble assez normal puisque mis à part Julien Tobi, personne ne nous connaît dans la tribu. Nous repartons bredouille avec beaucoup de regrets. Tout au long de la route qui descend vers Poindimié nous ressassons notre échec et avons le sentiment d’avoir raté une belle occasion de rencontrer des gens du pays et de comprendre leurs valeurs. Un soupçon d’espoir renaît quand, à l’entrée du village de Cié nous apercevons du monde autour de l’église, nous tentons une seconde fois notre chance. Nous palabrons un peu avec telle et telle personne. Notre requête ne semble pas insurmontable. Ici c’est le curé qui décide, il est très gentil et nous demande simplement de ne pas monter sur l’autel pour filmer la cérémonie !
Nous repassons sur la côte ouest en empruntant la transversale de Houailou à Bourail. La journée a été chargée, dense, très fatigante. Et si on s’arrêtait au Nakamal de Bourail, un petit coup de kava pour se décontracter ! Mis à part une dégustation au Fidji il y a bien longtemps, nous n’avons jamais réessayé. L’endroit est aménagé façon cosy, le patron, originaire du Vanuatu, est très avenant, le lieu se prête à la détente. Les nakamals, lieux où l’on « déguste » le kava, se répandent un peu partout en NC. Après avoir observé le rituel, j’en conclu que je vais essayer un sell à 100 (un petit bol d’une valeur de 100 cfp), m’approcher au plus près du crachoir et ne pas oublier le verre d’eau au sirop pour me rincer la bouche ! Et bien même comme ça, c’est pas bon ! René n’en conclut rien du tout ! il avale 3 doses, parce qu’il faut bien cela pour ressentir quelque effet, manque de vomir le tout et se retrouve 10 min plus tard dans un état très zen que je lui ai rarement connu.
03/10/11 au 05/10/11
Direction Thio pour une rencontre avec Maurice Fels, retraité de la Société Le Nickel et passionné de son histoire. Il a constitué un petit musée d’archives dans une salle de la mairie de Thio et nous parle de toute l’histoire de l’exploitation du nickel.
Retour à Nouméa, pour remettre de l’ordre dans les idées, dans les notes, dans les images et dans le linge sale. Un petit appart trouvé in extremis pour une location de 3 jours et équipé d’une connexion internet, d’une machine à laver et d’un séchoir, voilà de quoi nous remettre à jour avant notre départ pour les îles. Mais avant cela un rendez-vous très intéressant à l’usine de transformation de la SLN à Doniambo (Nouméa). Le directeur de l’usine nous accueille et nous guidera sur le site, du wharf de déchargement aux aires de stockage, de la roue-pelle aux tubes de combustion, des fours aux coulées et enfin au stockage du produit fini : le nickel présent aujourd’hui dans presque tous les alliages métalliques que nous utilisons : des carlingues d’avion à nos poêlons anti-adhésifs ! Chapeau bas et remerciements à la SLN qui est la seule à avoir répondu favorablement à nos demandes de tournage et qui nous a permis de faire un sujet complet sur le nickel calédonien.
2 commentaires -
Par DUCASTOR le 22 Octobre 2011 à 23:14
CARNETS DE VOYAGE N° 5
NOUVELLE-CALEDONIE
Par Sabine
06/10/11 au 08/10/11
Revoir l’île de Pins et la baie de Kuto, où nous étions au mouillage sur « CAREDAS », voilà 8 ans déjà, m’a passablement chamboulé l’esprit. Mais revenons vite au présent pour ne pas sombrer dans la nostalgie. Ivan est avec nous pour 4 jours et nous avons au programme des plongées, une balade au pic N’ga, un tour de l’île en voiture et une rencontre avec Nicolas qui travaille au gîte nataïwatch. Il est installé depuis plusieurs années à l’île des Pins, marié avec une Kunié et connaît bien Gourdon et environs puisqu’il y a séjourné et travaillé chez la fille de nos amis. Il nous transmet un contact qui lui semble intéressant avec une femme qui défend vigoureusement la cause féminine kanak et nous arrange un rdvs confirmé plusieurs fois mais qui n’aura finalement pas lieu. L’entretien du champ d’ignames passe bien avant l’entretien pour un film-documentaire !
Par contre, nous faisons un troc sympa avec Nicolas : une excursion en pirogue traditionnelle à voile en Baie d’Upi, contre une petite séquence filmée de ladite excursion pour la promo du gîte.
On passe ensuite à l’incontournable piscine naturelle de la Baie d’Oro : eau turquoise dans un écrin de roches coralliennes et de végétation tropicale. Si on pouvait y être seul ce serait le paradis ! Mais l’île des Pins est très visitée et très convoitée, surtout lorsqu’un paquebot arrive ou durant les longs We des Nouméens.
09/10/11
Notre périple aux Loyautés a dû être revu complètement puisque nous avions établi notre planning en fonction des renseignements pris sur le site internet du Betico (à prononcer « cho ») qui est le catamaran reliant Nouméa aux îles et les îles entre elles. Arrivés au guichet de réservation, très sûrs de nous, nous demandons les billets pour les jours et heures que nous avons prévus pour nous déplacer de Maré à Lifou et de Lifou à Ouvéa. Seulement voilà ! Le Betico ne dessert plus Ouvéa depuis 3 ans et la liaison Maré Lifou n’a lieu que le lundi. Le webmaster a un peu de retard !
Donc après avoir fait des projections savantes, nous en déduisons que le seul moyen d’optimiser notre séjour et de réduire les frais est de choisir entre l’île de Maré et l’atoll d’Ouvéa et de nous déplacer en avion.
Donc lundi 9/10, nous voilà à 5h40 à l’aéroport de Magenta pour un départ vers Maré à 6h40. Logiquement. En réalité nous décollons 4 heures plus tard (problème technique).
4 heures pendant lesquelles nous errons comme des somnambules entre la cafetaria et la salle des pas perdus.
Atterrissage à Maré à 11h30 après un vol très turbulent. Nous prenons possession de la voiture louée, une petite micra à laquelle il manque quelques éléments et qui manque également de m’assommer avec le haillon arrière qui ne tient plus. Mais elle roule !
Le premier contact se fait sous une pluie battante. Nous mourrons de faim et sommes épuisés. Mare étant extrêmement isolée, nous décidons d’un repli stratégique au Nengone village, seul hôtel de l’île, pour un déjeuner que nous espérons réparateur. Sauf que nous tombons au milieu d’un QG de 50 gendarmes qui ont réquisitionné l’hôtel suite aux évènements du mois d’août. Il s’agissait d’affrontements sanglants et meurtriers entre tribus sur fond de conflit social relatif à la hausse des tarifs d’Air Calédonie, teinté de désaccords très anciens concernant l’appartenance de terres et aggravé par l’opposition entre catholiques et protestants.
Bref, la situation est toujours tendue, des procès doivent débuter dans peu de temps, ce qui explique la présence prolongée de la section mobile de la gendarmerie. Bof, Maré ne nous apparaît pas sous son meilleur jour ! Attendons voir demain pour porter un jugement.
Nous logeons dans la tribu de Yedjele, chez Lola, dans un bungalow face au lagon qui nous éblouit dès le petit déj. par ses couleurs turquoises, vertes, bleues. Instantanément, l’équipement PMT s’impose pour l’exploration d’un merveilleux jardin de corail au pied de notre logement.
Ca va mieux ! Nous commençons notre découverte de Maré qui nous a été décrite par des natifs de l’île comme très authentique, préservée du tourisme. Nous ne pouvons que confirmer ce descriptif. De vraies rencontres sont encore possibles pour peu que l’on aille vers les gens et que l’on respecte leurs traditions qui sont essentiellement basées sur le bon sens, le respect , la politesse et l’ouverture à l’autre.
Nous rencontrons d’abord Rose N’Giaoni qui s’occupe des associations de femmes, de la condition féminine sur Maré. Elle est l’interlocutrice entre ces associations et la province. Elle nous décrit le quotidien des femmes dans les tribus et leur lutte contre les violences conjugales souvent induites par l’excès d’alcool qui décidément représente un fléau. En ce moment, suite aux fameux évènements, l’alcool est complètement interdit à Maré et les femmes espèrent que ce blocus durera longtemps. Il est bien sûr contourné par un marché noir qui s’opère à partir de Nouméa par bateau et par avion dans de grandes glacières qui sont parfois confisquées.
Notre exploration de Maré se poursuit mais nous peinons à nous y retrouver sur la carte simpliste de l’île. Tous les panneaux indicateurs ont été saccagés et nous ne trouvons pas grand monde. Là ! des gens, de l’activité, des préparatifs. Nous n’hésitons pas à nous arrêter et à demander notre chemin. Nous sommes chez Jules et l’activité qui règne chez lui s’explique par la fête de mariage de son filleul qui aura lieu demain. Il nous explique la route à suivre, nous propose un café et discute un moment avec nous. Comme si cela lui semblait tout naturel, il nous invite à la fête coutumière du lendemain. Nous acceptons bien sûr et sommes aux anges !
11/10/11
Dès le matin, nous sommes au poste chez Jules. Nous lui présentons la coutume et il transmet le manou au maître de cérémonie qui nous introduit auprès de la tribu. L’ambiance est encore aux préparatifs, tout est organisé en petits stands, très bien équipés et protégés du soleil par des palmes. Il y a la boucherie où quelques hommes débitent les morceaux du bœuf qui a été abattu à l’aube, le foyer est entretenu par des jeunes garçons pour chauffer l’eau du café-thé. Les volutes de ce qu’ils fument se mélangent aux fumées du feu. Dans la case, les femmes installées par terre sur des nattes, épluchent et coupent une tonne de légumes. Des jeunes filles sont au poste vaisselle. En tout, une trentaine de personnes travaillent en communauté à la préparation de la fête de mariage. Ensuite vient la disposition des ignames sur l’esplanade laissée libre entre l’abri de palmes réservé à la famille de la mariée et celui de la famille du futur époux. Les monticules d’ignames sont disposés selon un ordre bien précis. Les offrandes des frères du marié, de l’ainé au cadet puis celles de l’oncle qui a plus d’importance que le père.
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